Au Maroc, les prix alimentaires ont augmenté de manière significative, atteignant une inflation de 10,1 % en février, selon le Haut-Commissariat au Plan. La flambée des prix a provoqué la colère de la population, qui voit les prix des légumes sur les marchés marocains presque aussi chers que dans certains supermarchés de France, malgré un salaire minimum cinq fois inférieur. La hausse des prix alimentaires, qui atteint 20,1 %, soulève des critiques en plein mois sacré du Ramadan, période de forte consommation. Si les manifestations contre la vie chère sont pour l’instant limitées, le mécontentement s’installe.

Les exportations de fruits et légumes ont été une priorité pour le Maroc, grâce à l’ambitieux « Plan Maroc Vert » adopté il y a 15 ans. Ce plan a permis au Maroc d’assurer une autosuffisance alimentaire, à hauteur de 50 % à 100 % selon les filières d’approvisionnement. Le secteur agricole représente 13 % du PIB et 14 % des exportations. Cependant, le Maroc reste vulnérable aux sécheresses récurrentes et au dérèglement climatique, qui ont un impact sur la superficie cultivée et donc sur l’offre.

Le ministre de l’Agriculture Mohamed Sadiki attribue la hausse des prix alimentaires à « des facteurs externes et conjoncturels », tels que l’envolée des coûts des matières premières importées et une vague de froid qui a retardé la cueillette des tomates. Cependant, le patron du Haut-Commissariat au Plan, Ahmed Lahlimi, remet en question la viabilité du modèle agricole marocain, d’autant que le secteur est confronté à des sécheresses récurrentes et au dérèglement climatique. M. Lahlimi appelle à une révolution dans l’agriculture, pour changer de système de production, aller vers une souveraineté alimentaire et produire ce que le pays consomme en premier lieu.

Des difficultés persistent pour le gouvernement marocain, notamment la nécessité de réformer le système de commercialisation. Les intermédiaires qui travaillent dans ce système gagnent « trois à quatre fois plus que la valeur de cession », selon les producteurs de fruits et légumes. Ces derniers ont adressé une lettre de plainte au Premier ministre Aziz Akhannouch. Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour lutter contre la spéculation, mais elles n’ont pas eu les résultats escomptés. Le Maroc doit ainsi faire face à de nombreux défis pour améliorer son offre et sa productivité, tout en assurant une souveraineté alimentaire.

En conclusion, la flambée des prix alimentaires au Maroc soulève des questions importantes sur la viabilité du modèle agricole du pays, basé sur les exportations. Bien que le Maroc ait adopté un plan ambitieux pour assurer une autosuffisance alimentaire, le secteur est vulnérable aux sécheresses récurrentes et au dérèglement climatique. Le gouvernement doit relever de nombreux