Un rapport accablant de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a alerté sur la qualité de l’accueil dans certaines crèches en France. Selon le rapport, les enfants peuvent être exposés à des risques de négligences, voire de maltraitance dans certaines crèches françaises. Le rapport a été commandé par le gouvernement après le décès d’un bébé de 11 mois dans une crèche à Lyon, en juin dernier. Une salariée a été mise en examen, soupçonnée d’avoir fait ingérer à l’enfant un produit caustique.

Selon le rapport, la plupart des personnes adultes interrogées ont décrit des situations s’apparentant à de la maltraitance. Les auteurs du rapport ont évoqué des enfants oubliés sur les toilettes, privés de sieste faute de lits en nombre suffisant, ou laissés en pleurs jusqu’à ce qu’ils s’endorment. D’autres témoignages font état d’enfants à qui on ne donne pas à boire, qu’on laisse trop longtemps dans leur couche souillée, qu’on humilie ou insulte, qu’on nourrit de force en leur pinçant le nez pour qu’ils ouvrent la bouche, ou même qu’on maltraite physiquement en leur tirant les cheveux ou en les attachant à un radiateur.

Le rapport souligne également la taille des groupes d’enfants pouvant aller jusqu’à 20, 25 et même 30 enfants, ainsi que les taux d’encadrement qui sont mis en cause. Pour les inspecteurs de l’Igas, rehausser la qualité de l’accueil doit passer par un renforcement des contrôles, un relèvement des taux d’encadrement et du niveau de qualification des professionnels, mais aussi par un mode de financement des établissements conditionné à des objectifs de qualité.

Le rapport souligne également la nécessité de remédier au manque d’attractivité des métiers de la petite enfance, « facteur aggravant autant que symptôme » des difficultés à bien accueillir les enfants.

Pour cette enquête, les inspecteurs de l’Igas se sont rendus dans 36 établissements publics et privés à travers l’Hexagone, et ont diffusé un questionnaire auquel ont répondu 5.275 directeurs, 12.545 salariés de crèches et 27.671 parents.