Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont été récemment pointés du doigt par l’agence de presse russe Sputnik pour être devenus les plus grands importateurs de gasoil russe, à hauteur de 30% du total des importations du mois de mars. Cette information intervient après que les parlementaires marocains se soient interrogés sur les prix de l’importation de ce carburant. Ces données remettent en question les déclarations du porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, qui affirmait le 2 mars dernier que les importations du gasoil russe se sont toujours situées autour de 10%.
Ces informations ont également provoqué un appel de l’opposition au Parlement marocain pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur le sujet des importations de gasoil russe. Cependant, l’opposition, dirigée par le Mouvement populaire, le Parti du progrès et du socialisme et le Parti de la justice et du développement, n’a pas suffisamment de sièges pour remporter le tiers des votes requis.
Il convient de souligner que la Turquie est le plus grand importateur de gasoil russe avec 33% du total des exportations, ce qui s’explique par l’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, qui était auparavant l’un des principaux clients de la Russie. Malgré les sanctions de l’Union européenne et du G7, les exportations de pétrole russe ont résisté et ont même atteint leur plus haut niveau depuis trois ans en mars. Toutefois, la manne qu’elles procurent à Moscou est moindre que l’an dernier.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a également publié un rapport indiquant que les expéditions totales de pétrole ont augmenté de 600 000 barils par jour à 8,1 millions de barils par jour en mars, en comptant les produits pétroliers raffinés qui ont grimpé de 450 000 barils par jour à 3,1 millions de barils journaliers.
Le sujet de l’importation de gasoil russe est donc un enjeu important pour le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, qui représentent une part importante des importations russes de ce carburant. Les déclarations du gouvernement marocain sont contredites par les données de l’agence russe Sputnik, ce qui soulève des interrogations sur la transparence de l’information communiquée par les autorités marocaines. L’appel de l’opposition à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire montre également que la population marocaine est préoccupée par cette question et demande des réponses claires de la part du gouvernement.
Enfin, la Turquie, en tant que premier importateur de gasoil russe, soulève des questions sur les conséquences économiques de l’embargo de l’Union européenne sur la Russie, qui a conduit à une redistribution des exportations de pétrole russe vers d’autres pays, tels que les pays du Maghreb. Ces données illustrent l’importance de la géopolitique dans le marché mondial du pétrole et les répercussions que cela peut avoir sur les économies nationales et régionales.