La Confédération démocratique du travail (CDT), principal syndicat au Maroc, a organisé une grève générale dans la fonction publique et des sit-in de protestation devant les sièges des wilayas et des préfectures dans différentes villes marocaines, mardi dernier. Les grèves ont été déclenchées en réponse à la cherté de la vie dans le pays et au non-respect des engagements pris par le gouvernement.

Des manifestants membres de la CDT ont scandé des slogans hostiles à l’encontre du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et appelant le gouvernement à mettre en œuvre ses engagements et obligations contenus dans les accords du 30 avril de l’année dernière. La CDT a considéré que la grève était un « succès » et qu’elle illustre la situation difficile dans laquelle se trouve la classe ouvrière du Maroc en raison des répercussions des prix élevés et de l’abandon par le gouvernement de ses engagements.

La CDT tient le gouvernement pour responsable de la cherté de la vie au Maroc

Khalid Alami Houir, secrétaire général adjoint de la CDT, a estimé que la crise économique que traverse le Maroc est due à l’absence de réelles solutions de la part du gouvernement, et que cela ne peut plus continuer ainsi. Il estime que les Marocains continuent de payer le prix des choix et de la mauvaise gestion des gouvernements successifs. Houir a également souligné que la précarisation et la corruption coûtent plus de 50 milliards de dirhams au Maroc, soulignant que ce chiffre couvrirait largement les augmentations de salaires et le financement des fonds de pension.

Les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la situation n’ont eu aucun impact sur le quotidien des familles marocaines, selon Houir. Il estime que la situation du pays s’est dégradée en raison des taux d’inflation exceptionnels, qui imposent automatiquement une augmentation des salaires au lieu de subventionner un groupe de capitaux qui n’a aucun effet sur l’emploi. Il accuse le gouvernement et les mesures annoncées de « détruire les classes moyennes qui représentent une soupape de sécurité pour l’équilibre social », et estime que c’est elle qui paie le prix fort.

Les chiffres de la grève

La CDT tient le gouvernement pour responsable de la cherté de la vie au Maroc

La participation à la grève a été massive, selon la CDT, qui a estimé que des dizaines de milliers d’employés se sont impliqués et ont participé aux manifestations. Certains secteurs ont connu un taux de participation de plus de 70 %, tels que l’éducation, l’enseignement supérieur, les collectivités locales, l’environnement, la finance et la culture. D’autres secteurs ont enregistré des taux inférieurs, s’élevant à 40 %, malgré les menaces représentées par les restrictions et la menace de coupes de salaires chez les grévistes. Cependant, des sources auprès de ministères concernés ont indiqué ne pas disposer de données précises sur le taux de participation à la grève et les secteurs qui l’ont connue.

Le gouvernement rencontre les syndicats dans le cadre des rencontres du dialogue social

Le mouvement social organisé par la CDT s’est déroulé alors que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, recevait la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), conduite par Chakib Alj, dans le cadre des rencontres du round d’avril du dialogue social. La réunion a vu la présence de plusieurs ministres, dont Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, du Travail et des Compétences, et Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget.

La semaine précédente, le chef du gouvernement avait également tenu une réunion avec les délégations de l’Union marocaine du travail (UMT) et de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM). Il devrait poursuivre ce cycle par une rencontre avec une délégation de la Confédération démocratique du travail (CDT) très prochainement.

Les syndicats ont exprimé leur inquiétude quant à la situation économique du pays et ont appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. Ils ont également appelé à une réforme des régimes de retraite et des politiques de protection sociale.

En conclusion, la grève générale organisée par la CDT est le reflet d’une situation économique difficile au Maroc, avec des prix élevés, une précarisation croissante et une mauvaise gestion des gouvernements successifs. La CDT tient le gouvernement pour responsable de cette situation et demande des mesures urgentes pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. Les syndicats appellent également à une réforme des régimes de retraite et des politiques de protection sociale. Les rencontres du dialogue social entre le gouvernement et les syndicats se poursuivent pour trouver des solutions à cette situation difficile.