Rabat – Lundi dernier, le monde artistique marocain a été témoin d’un événement tragique lorsque Ahmed Jawad, un artiste de théâtre local, s’est immolé par le feu devant le siège du ministère de la Culture et à proximité du Théâtre Mohammed V, situé dans la capitale marocaine. Cet acte désespéré a pour but de dénoncer l’exclusion et les problèmes que l’artiste rencontre avec les employés du secteur culturel.

Des passants ont été surpris par cet acte et ont rapidement intervenu en utilisant des extincteurs pour éteindre les flammes, avant que Jawad ne soit transféré à l’hôpital. Selon des informations locales, l’artiste a laissé un message évoquant ses difficultés avec les employés du secteur culturel, exprimant ainsi sa colère et son désespoir.

Le ministère de la Culture a rapidement réagi à cet incident en exprimant sa solidarité avec le citoyen et sa famille, et en souhaitant un prompt rétablissement à Jawad. Dans un communiqué officiel, le ministère a précisé qu’Ahmed Jawad était un employé sous contrat avec le Théâtre Mohammed V de Rabat, ayant pris sa retraite en octobre 2021. Le ministère assure que l’artiste « jouit de tous ses droits garantis par la loi et travaille en même temps dans l’art théâtral ».

La déclaration du ministère ajoute que Jawad avait précédemment soumis une demande d’achat de représentations théâtrales, qui avait été approuvée. Le ministère avait acheté deux représentations en 2022 et avait également accepté d’acheter une représentation en 2023. Ces représentations avaient été présentées dans les villes de Mashra’a et Belkasiri.

Dans son communiqué, le ministère de la Culture souligne qu’il suit « le cas d’Ahmed Jawad, moment par moment ». Un responsable du secteur culturel a été dépêché pour surveiller l’état de santé de l’artiste à l’hôpital.

L’immolation par le feu d’Ahmed Jawad fait suite à d’autres formes de protestation, notamment une grève de la faim devant le ministère de la Culture. L’artiste dénonçait ainsi « la marginalisation, l’exclusion et la famine ». Jawad avait quitté son emploi au Théâtre national Mohammed V après avoir été mis à la retraite, affirmant que son salaire était insuffisant pour subvenir à ses besoins vitaux.

Ce tragique incident soulève des questions cruciales sur le traitement des artistes et des travailleurs culturels au Maroc, et met en lumière la nécessité d’une réforme dans le secteur culturel pour garantir des conditions de travail et de vie décentes pour tous.