Le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de l’Allemagne nazie. La France commémore cet événement chaque année, mais cette année, les célébrations ont été marquées par la solitude politique du président Emmanuel Macron.

Le chef de l’Etat a remonté les Champs-Élysées seul, sans la présence du peuple de Paris, qui a été interdit d’accès à la cérémonie en raison d’un périmètre de sécurité important mis en place par l’Elysée. Cette commémoration, qui n’a reçu « aucun soutien populaire », selon Libération, a ainsi renvoyé des images illustrant « l’isolement » et la « solitude » politiques du président français.

Le journal dénonce ainsi l’absence de public sur l’avenue, barrée par des rangées de barrières métalliques et de blocs de béton, destinée uniquement à être filmée pour la télévision. Pour Libération, cette mise en scène trahit la « démocratie dysfonctionnelle » et l’immaturité dramatique de la France, qui répond aux abus de procédures parlementaires expéditives et débaticides par des concerts de matériel de cuisine.

La mise en place de ce périmètre de sécurité a été justifiée par la nécessité de parer à toute manifestation hostile ou concert de casseroles à proximité de l’Arc de Triomphe, mais pour Libération, cette décision montre avant tout l’isolement politique d’Emmanuel Macron et la solitude de sa position.

Le président français, qui ne dispose plus d’une armée de partisans et qui ne peut plus compter sur les bataillons d’anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, est de plus en plus seul face à une opinion publique de plus en plus critique vis-à-vis de sa politique.

Le macronisme ne dispose plus de ressources militantes pour envoyer quelques soutiens sur les Champs-Élysées, souligne le journaliste de Libération. En outre, l’idéologie et le programme d’Emmanuel Macron sont en constante évolution, ce qui rend difficile le soutien idéologique et programmatique de la population.

Pour l’auteur de l’article, Emmanuel Macron n’est plus en mesure d’habiter la fonction arbitrale et surplombante de président de la République. Il doit se départir de ses fonctions partisanes pour ne représenter que la permanence du pays, mais il peine à le faire.