Selon des informations révélées par le laboratoire canadien Citizen Lab, le Maroc aurait acquis un logiciel d’espionnage développé par QuaDream Ltd, une société israélienne fondée par un ancien responsable militaire et ex-membre du NSO Group, créateur du logiciel controversé Pegasus.
En pleine ère numérique, où la vie privée et la sécurité des données sont au cœur des préoccupations mondiales, un nouveau scandale d’espionnage éclate, mettant en lumière le système marocain Makhzen et ses liens avec une société israélienne peu connue, QuaDream Ltd. Cette dernière, créée par un ancien responsable militaire israélien et d’ex-employés du NSO Group (développeurs du logiciel espion Pegasus), a conçu un logiciel d’espionnage similaire à ce dernier.
Le laboratoire de recherche canadien Citizen Lab, sur la base d’échantillons partagés avec lui par Microsoft Threat Intelligence, a révélé l’existence de ce logiciel et sa distribution à plusieurs pays, dont le Maroc. Parmi les victimes figurent des journalistes, des personnalités politiques de l’opposition et un travailleur d’une organisation non gouvernementale. Les serveurs liés à ce logiciel ont été identifiés dans dix pays, notamment en Israël, Singapour, Mexique, Émirats arabes unis et Bulgarie.
QuaDream est spécialisée dans le développement et la vente de technologies numériques offensives avancées à des clients gouvernementaux. La société est connue pour son logiciel espion commercialisé sous le nom de « Reign », qui utilise des systèmes sophistiqués, tels que le logiciel espion Pegasus, pour fonctionner sans un clic et infiltrer les appareils cibles.
Le magazine israélien Globes avait révélé en août 2021 que des représentants de Quadream auraient visité les bureaux des services de sécurité marocains afin de discuter de la vente dudit logiciel et des systèmes de surveillance de la société israélienne au gouvernement marocain.
Le logiciel espion de QuaDream, une fois installé sur un appareil, peut enregistrer des appels téléphoniques, prendre des photos à l’aide de l’appareil photo avant ou arrière, et même nettoyer les restes qui pourraient être laissés par des exploits de type « zéro-clic ». Encore plus inquiétant, ce logiciel espion « s’autodétruit » pour masquer son existence antérieure une fois qu’il n’est plus utilisé.
Ce scandale d’espionnage retentissant soulève de nombreuses questions sur la légitimité et la légalité de l’utilisation de tels logiciels par les gouvernements. Il met également en lumière les relations troubles entre les sociétés de cybersécurité et les gouvernements, ainsi que les menaces que représentent ces technologies pour la vie privée des citoyens et le respect des normes internationales.
Le Maroc, un client avide de technologies d’espionnage israéliennes
S’il est confirmé que le Maroc a acquis le logiciel espion développé par QuaDream, cela démontre une fois de plus l’engagement du royaume à utiliser des outils de surveillance pour contrôler et réprimer la liberté d’expression et les mouvements d’opposition. Le régime marocain, sous l’égide du système Makhzen, a déjà été impliqué dans des scandales d’espionnage similaires, notamment le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO Group.
L’utilisation présumée de ce nouveau logiciel d’espionnage par les services de renseignement marocains soulève de graves questions sur les violations de la vie privée et les atteintes aux droits de l’homme. En ciblant des journalistes, des personnalités politiques de l’opposition et des travailleurs d’ONG, le régime marocain semble continuer à chercher à écraser toute voix dissidente et à contrôler l’information.
Le rôle d’Israël dans le développement de ces technologies d’espionnage est également préoccupant. Les entreprises israéliennes, telles que NSO Group et QuaDream, semblent être devenues les fournisseurs de choix pour les gouvernements qui cherchent à surveiller et réprimer leur population. Cela soulève des questions sur l’impact de ces technologies sur la démocratie et la protection des droits de l’homme à travers le monde.
En conclusion, le scandale d’espionnage lié à QuaDream et au Maroc illustre la complexité et les dangers de la prolifération des technologies de surveillance à travers le monde. Les gouvernements et les entreprises impliquées dans la création et la vente de ces outils de surveillance doivent être tenus responsables de leur utilisation abusive et de leurs conséquences sur la vie privée et les droits de l’homme. Les citoyens du monde entier méritent une protection adéquate contre la surveillance abusive de leur vie privée et un respect inconditionnel de leurs droits fondamentaux.