La Banque Mondiale estime que le Maroc devrait dépenser 2,6 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 et 17,4 milliards de dollars par an d’ici à 2050 pour répondre à la croissance rapide de la demande d’énergie et réduire la production d’électricité à partir du charbon. Cette transformation nécessitera une augmentation massive des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Les investissements dans le secteur de l’énergie doivent également quadrupler pour passer d’une moyenne de 240 milliards de dollars par an en 2016-2020 à 1 000 milliards de dollars en 2030.
Une croissance similaire sera nécessaire pour les installations de capacité de production éolienne terrestre et offshore, qui devront augmenter de 30 à 500 % dans les scénarios de décarbonisation. La Banque Mondiale recommande aux pays concernés d’opter pour une planification plus approfondie pour atténuer les risques d’actifs délaissés. Elle recommande également que les travailleurs et les populations dont les moyens de subsistance reposent sur l’économie du charbon aient la garantie d’une transition juste.
Les experts de la Banque Mondiale affirment que le taux d’installation de la capacité photovoltaïque solaire (PV) devrait doubler ou tripler au cours de la prochaine décennie au Maroc, au Bangladesh, au Ghana et au Vietnam. En outre, l’installation de capacité de production éolienne terrestre et offshore devra également augmenter de manière significative pour répondre à la croissance rapide de la demande d’énergie.
Cependant, la décarbonisation implique des coûts supplémentaires à supporter par les consommateurs d’électricité et les contribuables. Selon les analyses de décarbonisation effectuées par la Banque mondiale, l’ajout de la décarbonisation à l’expansion du système électrique augmente la valeur actuelle des coûts économiques totaux de 1 % en Irak à 10 % au Maroc et au Ghana. Les analystes estiment que si ces coûts sont transférés aux consommateurs d’électricité, la production moyenne d’électricité augmenterait de 10 % au Maroc et en Turquie à 30 % au Bangladesh et au Ghana.
La transition énergétique pose des défis aux pays en développement, notamment des coûts supplémentaires à supporter par les consommateurs d’électricité et les contribuables, mais elle offre également des avantages tels que l’accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne d’ici 2030. Les pays doivent élaborer une approche globale pour résoudre ces problèmes et utiliser des financements concessionnels pour aider les pays à tirer pleinement parti des avantages que procure l’abandon progressif du charbon en tant que bien public mondial.