La récente mise en garde de Zineb El Adaoui, le premier président de la Cour des comptes, sur le déficit des systèmes de retraite au Maroc, est une preuve supplémentaire de la nécessité d’adopter des réformes structurelles pour assurer la viabilité financière des caisses de retraite du pays. En effet, la Caisse marocaine des retraites (CMR) enregistre un déficit de 5,12 milliards de dirhams et les réserves ont baissé de 10,7 milliards de dirhams pour atteindre les 65,84 milliards de dirhams. De même, le système collectif d’octroi des pensions enregistre un déficit de 3,95 milliards de dirhams, tandis que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a subi un déficit de 400 millions de dirhams.
Face à cette situation, Zineb El Adaoui a appelé à l’accélération des chantiers de réforme des systèmes de retraite. Il est clair que la situation actuelle n’est pas viable à long terme, et qu’il est urgent d’adopter des mesures pour améliorer la situation financière des caisses de retraite. Des réformes structurelles sont nécessaires pour assurer la pérennité des régimes de retraite et garantir des pensions adéquates pour les travailleurs retraités.
Cependant, Zineb El Adaoui a également souligné que l’économie marocaine avait montré des signes de résilience malgré les circonstances exceptionnelles qui ont affecté le monde entier. Les recettes fiscales ont augmenté de 17,4 % par rapport à 2021, tandis que les ressources non fiscales ont augmenté de 28,9 %, permettant de couvrir l’augmentation des dépenses. Le déficit du Trésor s’est également amélioré pour s’établir à l’équivalent de 5,1 % du PIB, ce qui représente une amélioration d’environ 0,4 % par rapport à 2021.
Par ailleurs, l’économie marocaine a maintenu son attractivité pour les investissements étrangers, avec une augmentation de 6,8 % du flux net d’investissements directs étrangers. Les réserves du Maroc en devises fortes sont également restées à des niveaux confortables, équivalents à environ 5 mois et 13 jours d’importations de biens et services.
Cependant, la pression inflationniste reste élevée au Maroc, atteignant 6,6 % en 2022 en raison de la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires, ainsi que de l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux. Malgré cela, le taux global d’inflation au Maroc reste en deçà des niveaux enregistrés dans les pays voisins et comparables tels que l’Égypte, le Brésil et l’Inde.
En conclusion, bien que l’économie marocaine ait montré des signes de résilience face à la crise économique mondiale, les déficits des caisses de retraite sont un sujet de préoccupation majeur. Il est essentiel que des réformes structurelles soient adoptées pour garantir la viabilité financière des régimes de retraite. Les autorités doivent accélérer les chantiers de réforme et mettre en place des mesures pour réduire les déficits des caisses de retraite. La pérennité des régimes de retraite est une question cruciale pour assurer la stabilité financière à long terme et la sécurité financière des retraités. En adoptant des mesures fortes et efficaces, le Maroc pourra renforcer sa position économique sur la scène mondiale et assurer une croissance économique durable.