Dans un récent discours, la Cheffe adjointe aux droits de l’homme de l’ONU, Nada Al-Nashif, a souligné que « aucun pays au monde n’est à l’abri de la discrimination raciale et du racisme », mettant en lumière la réalité quotidienne des victimes du racisme marquée par « des stéréotypes racistes ». Ce quotidien est également ponctué de « racisme structurel persistant » et « des discours de haine racistes récurrents », dénonce-t-elle. Ce constat a été fait à l’ouverture de la 109ème session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, qui se tient à Genève jusqu’au 28 avril.

Le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme devrait marquer un tournant dans la lutte contre le racisme, selon Nada Al-Nashif. Elle souligne également que l’Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine est enfin devenue opérationnelle. Cette occasion permet de réfléchir à la manière de concrétiser les promesses de la Déclaration universelle et de la Convention pour les millions de personnes laissées pour compte sur le chemin des droits de l’homme.

La réalité quotidienne des victimes du racisme

La réalité quotidienne et vécue des personnes discriminées consiste en « des stéréotypes racistes récurrents » et « une marginalisation durable ». Nada Al-Nashif rappelle également que leur quotidien est rythmé par « un racisme structurel persistant, des discours de haine racistes et des inégalités béantes dans de nombreux aspects de la vie, notamment dans l’accès juste et égal aux opportunités et aux services publics ». Face à cette situation, la haute responsable des droits humains appelle à une vigilance et une lutte active contre la discrimination raciale.

Pour lutter contre le racisme, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a publié une lettre ouverte le 3 mars dernier. Il y appelle chaque gouvernement à prendre des mesures spécifiques et urgentes dans ce domaine. Ces mesures incluent l’adoption et la mise en œuvre de lois et de politiques nationales complètes, la création ou le renforcement d’institutions nationales des droits de l’homme indépendantes et d’organismes de promotion de l’égalité, la collecte et la publication de données ventilées par race, origine nationale ou ethnique, sexe, genre, âge, statut migratoire et autres facteurs, la participation effective des groupes raciaux et ethniques à la prise de décision publique et aux évaluations, et des actions concrètes pour confronter les séquelles passées de la discrimination raciale et rendre une justice réparatrice.

Combattre le racisme : Un défi mondial pour un avenir inclusif et équitable

Albertha Shepherd, la Présidente du Comité, a souligné que toutes les personnes rassemblées pour l’ouverture de cette session partagent une préoccupation commune pour la création d’un monde dans lequel le racisme, la discrimination raciale et l’intolérance n’ont pas leur place, ni dans les vies personnelles ni dans les relations internationales.

En cette année de célébration du 75ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Albertha Shepherd déplore que les droits de trop de personnes continuent d’être violés en raison de la prévalence du racisme systémique et de la discrimination raciale à l’égard des Africains et des personnes d’ascendance africaine, des Asiatiques et des personnes d’ascendance asiatique, des migrants, des demandeurs d’asile et des minorités ethniques. La xénophobie s’est également accrue dans le monde entier, ajoute-t-elle.

L’engagement du Comité pour la protection des droits des personnes marginalisées et vulnérables

Le Comité s’engage à faire tout son possible pour protéger les droits des personnes marginalisées et vulnérables dans le cadre de son mandat, a conclu la Présidente. D’ici au 28 avril prochain, le Comité examinera successivement les rapports présentés par la Fédération de Russie, le Niger, l’Argentine, le Portugal, les Philippines et le Tadjikistan. Ces examens permettront d’évaluer les efforts de ces pays pour lutter contre la discrimination raciale et de mettre en lumière les domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires.

En conclusion, la lutte contre le racisme et la discrimination raciale reste une priorité pour l’ONU et ses membres. Le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme offre une opportunité unique de réfléchir aux progrès réalisés et aux défis à relever pour assurer l’égalité et la justice pour tous. La vigilance et la lutte active contre la discrimination raciale sont plus que jamais nécessaires pour construire un monde plus juste et inclusif.