Des manifestations se sont déroulées hier soir dans la capitale marocaine, Rabat, où des dizaines d’activistes ont protesté contre les frappes israéliennes sur la bande de Gaza et exprimé leur solidarité avec les Palestiniens. Les protestataires, issus de l' »Initiative marocaine de soutien et de victoire » affiliée au Mouvement de l’Unicité et de la Réforme, ont réclamé la fin de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cet article examine les raisons de ces manifestations, l’impact de la normalisation des relations avec Israël sur la politique intérieure marocaine et la position délicate du roi Mohammed VI face à ces tensions.

Les manifestations : soutien à la Palestine et rejet de la normalisation

Les activistes marocains ont scandé des slogans contre ce qu’ils appellent les « crimes terroristes sionistes » et ont brandi des drapeaux palestiniens, appelant à mettre fin à la normalisation avec Israël. « Oussama Ramal », président du Mouvement de l’Unicité et de la Réforme, a déclaré à Reuters que les avions de guerre israéliens étaient en train de détruire des maisons avec des femmes, des enfants et des personnes âgées à l’intérieur, qualifiant ces actions de crimes de guerre.

Ramal a également critiqué la normalisation des relations avec Israël, la qualifiant de « pandémie plus dangereuse que la pandémie de coronavirus ». Selon lui, les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël n’ont connu que des malheurs et des calamités. Les manifestations marocaines montrent ainsi un soutien sans faille à la cause palestinienne et une opposition ferme à la normalisation des relations avec Israël.

Le contexte de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël

Le Maroc a établi des relations avec Israël en décembre 2020 grâce à la médiation américaine, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara. Cette normalisation a suscité des critiques et des contestations dans tout le pays, mettant le roi Mohammed VI dans une situation délicate.

L’établissement de relations avec Israël a été considéré par certains comme une trahison de la cause palestinienne, tandis que d’autres ont estimé que cette décision permettrait d’améliorer les relations économiques et diplomatiques entre le Maroc et Israël. Néanmoins, les manifestations montrent que la normalisation est loin de faire l’unanimité dans le pays et que la question reste source de tensions internes.

Les répercussions sur la politique intérieure marocaine et la position de Mohammed VI

Le roi Mohammed VI se retrouve en difficulté, devant trouver un équilibre entre les intérêts diplomatiques et les attentes de sa population. D’un côté, la normalisation avec Israël a permis au Maroc de renforcer sa position sur le dossier du Sahara occidental et d’améliorer ses relations avec les États-Unis. De l’autre, cette décision a provoqué une vague de mécontentement parmi les Marocains, qui voient cette normalisation comme une trahison de la cause palestinienne et un soutien indirect aux actions israéliennes à Gaza.

Le roi Mohammed VI doit donc prendre en compte les préoccupations de sa population tout en maintenant les bénéfices diplomatiques et économiques obtenus grâce à la normalisation. Il pourrait envisager de jouer un rôle de médiateur entre Israël et la Palestine, en utilisant sa position pour encourager des négociations de paix et ainsi apaiser les tensions internes au Maroc.

Un stand à Rabat pour dénoncer les crimes de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien

L’impact des frappes israéliennes sur Gaza dans les pays arabes et musulmans

Les manifestations au Maroc sont également un signe de l’impact des frappes israéliennes sur Gaza dans les pays arabes et musulmans, qui continuent de soutenir la cause palestinienne malgré les accords de normalisation signés avec Israël. Le « Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation » a appelé à une manifestation dimanche à Rabat pour commémorer le 75e anniversaire de la Nakba, marquant le crime historique commis contre la Palestine et son peuple.

Ces manifestations montrent que la normalisation des relations avec Israël n’a pas mis fin au soutien à la cause palestinienne dans les pays arabes et musulmans, et que les frappes israéliennes sur Gaza continuent de soulever l’indignation et la colère dans ces pays. Les gouvernements concernés doivent donc tenir compte de ces sentiments lorsqu’ils évaluent leur politique étrangère envers Israël et la Palestine.

un avenir incertain pour les relations entre le Maroc et Israël

Les manifestations au Maroc montrent que la normalisation des relations avec Israël est loin de faire l’unanimité dans le pays, et mettent en évidence les tensions internes liées à cette décision. Mohammed VI est ainsi confronté à un dilemme : maintenir la normalisation avec Israël et risquer de s’aliéner une partie de sa population, ou revenir sur cette décision et remettre en cause les gains diplomatiques obtenus.

L’avenir des relations entre le Maroc et Israël sera donc à surveiller de près, en particulier face à l’évolution de la situation à Gaza et aux pressions internes au Maroc. Les actions de Mohammed VI dans les mois à venir seront déterminantes pour l’avenir des relations entre les deux pays, et pour la manière dont le Maroc gère ses relations avec la Palestine et la cause palestinienne.

En fin de compte, les manifestations au Maroc sont un signe de l’indignation du peuple marocain face aux frappes israéliennes sur Gaza et aux relations normalisées avec Israël. Mohammed VI se retrouve en difficulté, devant trouver un équilibre entre les intérêts diplomatiques et les attentes de sa population. Les décisions qu’il prendra dans les mois à venir pourront influencer de manière significative l’avenir des relations entre le Maroc, Israël et la Palestine.