Maroc : Le 6 octobre 2022, Yassine Chabli est mort en garde à vue à Ben Guerir, ville du sud-est du Maroc. Selon l’hôpital régional de Ben Guerir, l’ancien agent de sécurité de la société nationale d’exploitation de phosphate, âgé de 28 ans, est décédé. Cependant, Amnesty International dénonce que cette mort était illégale et a appelé à une enquête exhaustive et impartiale sur les événements qui ont conduit à sa mort.

Dans un communiqué publié il y a quelques jours, l’organisation de défense des droits de l’homme a estimé que les autorités marocaines doivent veiller à mener cette enquête et doivent amener les policiers responsables d’avoir torturé la victime et de ne pas lui avoir fourni de soins médicaux appropriés à rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable.

Malgré les mesures positives prises par les autorités pour enquêter sur la mort de cet homme et les poursuites engagées contre quatre policiers, Amnesty International souligne que l’enquête et les poursuites sont entachées d’irrégularités et ne respectent pas les normes internationales. L’enquête a été en partie menée par des policiers rattachés au poste de police où Yassine Chabli a trouvé la mort en garde à vue, ce qui jette un doute sur l’indépendance et l’impartialité de la procédure.

De plus, les responsables présumés ont été jugés en première instance à Ben Guerir pour de simples faits de violence et de négligence et non de torture. Pour Amnesty International, cette décision ne reflète pas la gravité de la situation et ne prend pas en compte la responsabilité des policiers dans la mort de Yassine Chabli.

Amnesty International a mené sa propre enquête sur les événements entourant la mort de Yassine Chabli. Elle a interrogé neuf personnes, dont la sœur de la victime, et a étudié plusieurs documents relatifs à cette affaire. Les documents laissent fortement penser que la victime a été torturée en garde à vue et qu’elle est morte des suites d’un manque de soins de la part des autorités.

Selon Amnesty International, des policiers ont frappé plusieurs fois Yassine Chabli au visage et au corps. Ils l’ont enfermé seul dans une cellule, menotté pendant plus de sept heures, en l’isolant des autres personnes détenues. Ils n’ont pas vérifié l’évolution de l’état de Yassine Chabli pendant plusieurs heures, alors qu’ils l’avaient battu et savaient qu’il se trouvait en état d’ébriété au moment de son arrestation, l’exposant à des risques de santé et négligeant leur devoir de diligence à l’égard d’une personne placée sous leur garde.

Ces événements sont inacceptables et montrent un manque de respect pour les droits de l’homme et les normes internationales. Amnesty International demande donc aux autorités marocaines de mener une enquête exhaustive et impartiale sur les circonstances entourant la mort de Yassine Chabli et de garantir que les responsables soient tenus de rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable. Amnesty International souligne également l’importance de garantir l’indépendance et l’impartialité de cette enquête, en évitant toute implication de la police locale dans l’enquête.

Il est essentiel de rappeler que la torture est une violation grave des droits de l’homme, interdite par la législation internationale. Les autorités marocaines doivent respecter ces normes et faire preuve de diligence dans leurs actions pour garantir la protection de tous les individus sous leur garde.

En tant que membre de la communauté internationale, le Maroc a une responsabilité de protéger les droits de l’homme et de garantir l’accès à la justice pour tous. En ce sens, il est impératif que le gouvernement marocain respecte les normes internationales de droit et traite cette affaire avec la gravité qu’elle mérite. Les violences policières et les actes de torture doivent être dénoncés et les responsables doivent être tenus pour responsables de leurs actes.

En conclusion, la mort de Yassine Chabli en garde à vue est une tragédie inacceptable. Il est temps que les autorités marocaines prennent les mesures nécessaires pour garantir une enquête exhaustive et impartiale sur les circonstances entourant sa mort et pour que les responsables soient tenus de rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable. Amnesty International continuera de surveiller de près cette affaire et appellera à une action immédiate de la part des autorités marocaines pour garantir la justice pour Yassine Chabli et pour empêcher toute violation future des droits de l’homme au Maroc.