L’avenir du Maroc semble incertain, alors que les tensions politiques s’intensifient et que la santé déclinante du roi Mohammed VI laisse entrevoir une transition du pouvoir vers les services secrets. Dans une interview exclusive accordée à Arabi 21, l’historienne marocaine et militante des droits de l’homme Maati Monjib expose les dangers qui guettent la démocratie au Maroc.

Selon Monjib, le régime marocain considère toute tentative de convergence entre les courants de l’opinion publique et les différentes forces politiques comme une « ligne rouge ». Le pluralisme de l’opposition est perçu comme une menace mortelle, alors que la légitimité du pouvoir est mise à mal par la répression des libertés, la dégradation des conditions de vie et des scandales de corruption qui ébranlent l’opinion publique. La situation s’est encore détériorée avec la signature d’accords de normalisation avec Israël.

Le rôle du roi Mohammed VI est désormais limité en raison de sa santé, et la police politique semble avoir pris le contrôle du pays. Monjib souligne l’importance d’établir une véritable démocratie où le roi règne sans gouverner et de mettre fin au contrôle de la police politique sur la vie politique du pays. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les accusations de blanchiment d’argent portées contre Monjib n’ont pas été étayées par des preuves et que la justice refuse de fournir une copie du dossier d’accusation à la défense.

L’emprisonnement de Monjib en janvier 2021, pour une autre affaire liée à l’accusation d' »atteinte à l’intégrité interne de l’État », a été largement critiqué par les organisations internationales des droits de l’homme. Son procès s’est déroulé par contumace, sans l’informer ni en notifier son avocat, et la justice a refusé d’offrir une défense à Monjib. Les forces de sécurité ne l’ont pas non plus amené au tribunal, comme l’exige la loi.

En parallèle, Monjib fait face à des campagnes de diffamation et des attaques « systématiques » menées par des médias proches de la sécurité de manière quasi permanente. Le 8 mars, il a entamé une grève de la faim pour protester contre sa « suspension officielle » de son travail de professeur d’université en raison de ses activités de défense des droits de l’homme et de ses critiques de la politique du régime au pouvoir, en particulier du rôle croissant des services de sécurité dans l’organisation et la surveillance de la scène politique.

Ce récit alarmant dépeint un Maroc au bord de la crise, où la démocratie est menacée par l’ascension des services secrets et la répression des voix dissidentes. Pour assurer un avenir démocratique et respectueux des droits de l’homme, il est impératif de mettre fin à l’oppression et de restaurer la légitimité du pouvoir en permettant un véritable pluralisme politique.

L’historien et militant marocain Maati Monjib dénonce l’émergence d’un état policier, la répression des opposants et la mainmise des services secrets sur le pouvoir.

Au cœur de cette situation alarmante se trouvent des questions pressantes concernant l’avenir du Maroc et la direction que prendra le pays. Il est crucial d’examiner les raisons pour lesquelles la démocratie est menacée et de chercher des solutions pour y remédier. Parmi ces problèmes figurent le manque de transparence, la corruption, la répression des libertés et le contrôle de la police politique sur la vie politique du pays.

La répression des voix dissidentes, comme celle de Maati Monjib, révèle un régime effrayé par la contestation et prêt à tout pour maintenir son pouvoir. Les autorités marocaines doivent reconnaître l’importance de la liberté d’expression et du droit de critiquer le gouvernement, qui sont des piliers de la démocratie. En outre, l’opposition doit être autorisée à s’organiser et à s’exprimer librement sans craindre la répression et la surveillance des services de sécurité.

La corruption et le manque de transparence dans la gouvernance sont également des problèmes majeurs qui érodent la confiance du public envers le gouvernement. Il est crucial de mettre en place des mécanismes pour lutter contre la corruption et favoriser la transparence, afin de rétablir la confiance du peuple marocain envers ses dirigeants et les institutions démocratiques.

Il est également essentiel de réformer la constitution marocaine pour limiter le pouvoir de la police politique et définir clairement les responsabilités du roi et du gouvernement. Une séparation des pouvoirs et un contrôle démocratique renforcé sont nécessaires pour empêcher l’influence indue des services secrets sur la politique et la gouvernance du pays.

Enfin, la coopération régionale et internationale est essentielle pour soutenir la démocratie et les droits de l’homme au Maroc. Les partenaires internationaux du Maroc doivent encourager le pays à respecter les principes démocratiques et les droits de l’homme, en soulignant l’importance d’un environnement politique ouvert et inclusif pour le développement et la stabilité à long terme.

La crise actuelle au Maroc est un appel à l’action pour les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme, tant au niveau national qu’international. Il est temps de mettre fin à l’oppression et de soutenir un véritable pluralisme politique, afin de garantir un avenir démocratique et respectueux des droits de l’homme pour le peuple marocain. Seul un Maroc libre, démocratique et respectueux des droits de l’homme peut surmonter les défis qui l’attendent et assurer la prospérité et la stabilité pour tous.