Maroc: Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) est préoccupé par le retard du gouvernement dans la promulgation du nouveau statut des professeurs universitaires et enseignants-chercheurs, dont les termes ont été négociés et établis sous le ministère de Said Amzazi. Ce retard a été vivement critiqué par le bureau exécutif du syndicat, qui a exprimé son incompréhension et son inquiétude face à la lenteur du traitement par le gouvernement du projet de décret portant statut particulier du corps des enseignants-chercheurs.
Le SNESUP estime que le projet de décret est le résultat de longues réunions dans le cadre de la commission paritaire compétente, et que ses résultats s’inscrivent dans le cadre de la préparation de la procédure de réforme globale, qui est une condition préalable pour sa réussite. Le bureau exécutif a ainsi rejeté les « vitesses multiples et variables avec lesquelles le ministère traite les composantes d’une réforme globale », considérant cela comme « un signe négatif qui affecte inévitablement le sérieux et la crédibilité des engagements du gouvernement ».
Le secrétaire national du SNESUP, Jamal Sebbani, a souligné que le rythme de travail sur le nouveau statut est lent, ajoutant que les enseignants et les membres du syndicat s’attendaient à ce que ce dossier soit accéléré, mais en vain. Selon lui, après l’entente signée par le gouvernement et le SNESUP, ce dernier s’est réuni à plusieurs reprises avec la commission paritaire pour se mettre d’accord, notamment sur la formule qui servira à gérer la période transitoire.
Il est à noter que la nouvelle procédure de recrutement ne doit pas obstruer le parcours vers l’emploi, comme cela s’est produit lors de la sortie du statut en 1977. À l’époque, le recrutement se faisait de manière directe sans concours. Et lorsqu’on le nouveau statut a exigé le doctorat et le concours, la période transitoire a connu une stagnation à l’époque, puisque le recrutement s’est arrêté pendant un an, a expliqué le syndicaliste.
Le gouvernement prévoit de sortir trois décrets dans le cadre de ses travaux sur le nouveau statut, le premier relatif aux enseignants universitaires, le deuxième aux professeurs de médecine et de pharmacie, puis le troisième aux professeurs des établissements de formation non universitaires. Les termes de l’accord sont divisés en trois axes principaux, liés au renforcement des mécanismes de gouvernance au niveau des établissements d’enseignement supérieur.
Il s’agit de réviser la loi 01-00 portant organisation de l’enseignement supérieur, de motiver les enseignants-chercheurs, de valoriser leurs efforts, et d’activer le plan d’accélération de la transformation du système d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Selon l’accord signé, un nouveau système sera mis en place pour le corps des enseignants-chercheurs qui consacrera mérite et compétence, et améliorera la situation financière du corps des enseignants-chercheurs dans l’enseignement supérieur et les établissements d’enseignement supérieur, en revoyant le système de rémunération, sur une période de 3 ans.
Il est clair que le retard dans la promulgation du nouveau statut est préjudiciable aux enseignants-chercheurs et à l’enseignement supérieur en général. Ce nouveau statut est censé offrir une meilleure reconnaissance des enseignants-chercheurs, de meilleures conditions de travail et une rémunération plus équitable.
Pourtant, malgré la promesse de réforme et les négociations fructueuses avec le SNESUP, le gouvernement tarde à concrétiser ses engagements. Cette lenteur est d’autant plus préoccupante que le système d’enseignement supérieur au Maroc fait face à de nombreux défis.
En effet, l’enseignement supérieur au Maroc a longtemps souffert d’un manque de financement, d’un manque de reconnaissance et de valorisation de la recherche scientifique, ainsi que d’un manque de motivation et d’engagement de la part des enseignants-chercheurs.
Ces problèmes ont un impact direct sur la qualité de l’enseignement supérieur et sur la compétitivité du Maroc dans le domaine de la recherche scientifique. Les retards dans la promulgation du nouveau statut ne font qu’aggraver ces problèmes et risquent de décourager les enseignants-chercheurs et de les pousser à chercher des opportunités à l’étranger.
Le gouvernement doit prendre des mesures pour accélérer la promulgation du nouveau statut et pour améliorer les conditions de travail des enseignants-chercheurs. Cela passe par une meilleure allocation des ressources financières pour l’enseignement supérieur, une révision de la loi 01-00 portant organisation de l’enseignement supérieur, ainsi qu’une réforme globale du système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Le gouvernement doit également travailler en étroite collaboration avec le SNESUP et les autres acteurs du secteur de l’enseignement supérieur pour assurer une mise en œuvre efficace du nouveau statut et pour garantir que les enseignants-chercheurs sont reconnus et valorisés à leur juste valeur.
En conclusion, le retard dans la promulgation du nouveau statut des enseignants-chercheurs est préoccupant et risque d’avoir des conséquences néfastes sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique au Maroc. Le gouvernement doit prendre des mesures concrètes pour accélérer la mise en œuvre du nouveau statut et pour améliorer les conditions de travail des enseignants-chercheurs.