À quelques semaines de la 32e session du Sommet arabe, qui se tiendra le 19 mai, la question du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe divise toujours les nations arabes. Si l’Arabie Saoudite souhaite réintégrer la Syrie au sein de l’organisation, certains pays, comme l’Algérie, ont tenté de s’en servir comme un outil de communication et de pression, sans succès. D’autres pays, tels que l’Égypte, le Koweït, le Qatar et le Yémen, s’opposent catégoriquement au retour de la Syrie, ce qui pose des problèmes à la diplomatie saoudienne.
Le Maroc émet des réserves quant au retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, mais n’est pas fermé à cette idée, pour autant qu’un certain nombre de conditions soient respectées. Les pourparlers préliminaires entre l’Arabie saoudite et le Maroc ont été infructueux jusqu’à présent, en grande partie parce que certains pays demandent des garanties pour les opposants et un semblant de démocratie dans le pays. Le Maroc, pour sa part, estime que la Syrie doit cesser de soutenir le polisario, un groupe séparatiste du Sahara occidental.
Malgré ces divergences, les relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite restent solides, bien que certaines questions puissent être un sujet de tension. En effet, les ambitions de l’Arabie saoudite pour devenir une puissance régionale peuvent être en contradiction avec les intérêts marocains. Pour le Maroc, la promotion de ses propres intérêts passe avant tout, comme en témoigne sa position ferme sur la question syrienne.
Les pressions américaines exercées sur l’Arabie saoudite sont également un facteur à prendre en compte, car le pays cherche à s’imposer en tant que puissance régionale. Le rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran est intimement lié à la question syrienne, étant donné que l’Iran est l’un des principaux acteurs de la question syrienne ces dernières années, aux côtés de la Russie et de la Turquie.
Le Maroc a sa propre vision des choses et cherche à anticiper les changements en cours dans le monde, ce qui peut parfois entraîner des divergences avec ses alliés traditionnels. Cela ne signifie pas que le Maroc n’est pas en phase avec les aspirations de l’Arabie saoudite, mais il ne peut pas non plus renoncer à ses intérêts suprêmes. Riyad devra donc faire un grand effort pour prendre en compte les intérêts marocains, notamment en ce qui concerne les relations maroco-iraniennes.
Le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe est un enjeu crucial pour de nombreux pays arabes, notamment ceux du Golfe. La réadmission de la Syrie pourrait permettre au pays de lever des fonds pour sa reconstruction, mais cela ne pourra se faire qu’à certaines conditions.