Le Maroc fournit depuis les années 70 un soutien énergétique à sa population en réponse à la crise mondiale du pétrole et pour atténuer l’impact des prix élevés du carburant sur l’économie nationale et le pouvoir d’achat des citoyens. Toutefois, ces subventions ont mis le pays sous forte pression budgétaire jusqu’en 2014, date à laquelle le gouvernement a commencé à mettre en œuvre un programme de réforme global visant à réduire les subventions aux combustibles fossiles, tout en libéralisant les prix des carburants. En 2022, le coût du soutien énergétique a atteint 7,6 milliards de dollars, soit 5,8% du PIB, tandis qu’en 2021, il était de 6,7 milliards de dollars, représentant 5,4% du PIB. Le maintien de la subvention s’explique, entre autres, par la hausse des prix des carburants après le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a poussé le gouvernement à lancer une subvention exceptionnelle en mars 2022 au profit des professionnels du transport.

La consommation totale d’énergie en 2019 s’est élevée à 22,2 millions de tonnes d’équivalent de pétrole, soit une augmentation de 4,4 % par rapport à 2018. Le pétrole représentait 47 % de la consommation totale d’énergie au Maroc en 2019, suivi du charbon (29 %), du gaz (13 %) et des énergies renouvelables (11 %). Le maintien des subventions énergétiques accroît la pression sur la balance des paiements du pays, car il doit supporter les coûts de ces importations en devises étrangères.

Les subventions énergétiques ont été utilisées comme un moyen pour atteindre les objectifs de croissance et de bien-être du pays. Toutefois, selon un rapport de l’Institut Arabe des chefs d’entreprises (IACE), intitulé « L’annulation des subventions énergétiques dans les pays arabes non pétroliers », les économies arabes non pétrolières, comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie ou encore le Liban, connaissent une forte dépendance énergétique.

Dépendance énergétique : Une charge pour les économies arabes non pétrolières

Le rapport de l’IACE se penche sur la dépendance énergétique des économies arabes non pétrolières, dans quelle mesure elles dépendent des importations pour répondre à leurs besoins énergétiques et les subventions accordées aux citoyens en particulier pour le carburant et l’électricité. Les économies arabes précitées, dont le Maroc, dépendent fortement des importations d’énergie pour répondre à leurs besoins, notamment en matière de production d’électricité, de transport et d’industrie.

Toutefois, il est également souligné que ces subventions ont un impact négatif sur les finances publiques, limitant ainsi la capacité des gouvernements à financer d’autres projets de développement.

Une solution à ce problème pourrait être la libéralisation des prix de l’énergie, permettant aux prix de refléter les coûts réels de production et d’importation. Cette mesure permettrait de réduire la dépendance énergétique, tout en libérant des fonds pour d’autres projets de développement.

Cependant, cette transition doit être progressive et accompagnée de mesures pour protéger les ménages à faible revenu. Les gouvernements peuvent mettre en place des programmes de transfert monétaire pour soutenir ces ménages, ou des programmes de subvention ciblés pour les secteurs qui en ont le plus besoin.

Le rapport de l’IACE souligne également l’importance de promouvoir les énergies renouvelables pour réduire la dépendance énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Maroc a déjà pris des mesures significatives dans ce sens, notamment avec le développement de plusieurs projets de parcs éoliens et solaires.

Ces projets contribuent à la réduction de la dépendance énergétique du Maroc, tout en créant des emplois et en stimulant la croissance économique. Cependant, il est important de continuer à investir dans les énergies renouvelables pour accélérer la transition énergétique et réduire les coûts à long terme.

En conclusion, le rapport de l’IACE souligne l’importance de réduire la dépendance énergétique des économies arabes non pétrolières, comme le Maroc, pour améliorer la santé financière des gouvernements et stimuler la croissance économique. Cependant, cette transition doit être progressive et accompagnée de mesures pour protéger les ménages à faible revenu. Les gouvernements doivent également continuer à investir dans les énergies renouvelables pour accélérer la transition énergétique et réduire les coûts à long terme.