Les chiffres de l’Observatoire du tourisme du Maroc ont récemment révélé une augmentation significative des prix des nuitées dans les établissements d’hébergement touristique classés (EHTC) à fin février 2023, avec une hausse de 245% par rapport à la même période de l’année précédente. Alors que cette nouvelle pourrait être considérée comme une mauvaise nouvelle pour l’industrie touristique marocaine, elle soulève également des questions quant aux raisons de cette augmentation soudaine et les conséquences à long terme de cette tendance.

En examinant les chiffres en détail, il apparaît que l’augmentation est principalement due à la hausse des touristes non-résidents, avec une croissance de 756%. Bien que cette tendance puisse sembler encourageante pour l’économie marocaine, il est important de noter qu’elle peut être en grande partie due à la pandémie de COVID-19 qui a limité les déplacements internationaux dans les pays voisins. Cette situation n’est donc pas durable à long terme, et il est essentiel de développer une stratégie pour encourager les touristes à visiter le Maroc pour des raisons autres que la fermeture de leurs frontières.

En outre, l’Observatoire du tourisme a également noté une augmentation de 50% des nuitées pour les touristes résidents. Bien que cela puisse sembler positif pour l’industrie touristique marocaine, il est important de noter que cette augmentation peut être en grande partie due aux restrictions de voyage imposées par la pandémie, qui ont forcé les Marocains à voyager à l’intérieur du pays plutôt qu’à l’étranger. Ainsi, même cette augmentation pourrait être temporaire, avec une baisse probable une fois que les restrictions seront levées.

De plus, bien que les chiffres montrent que le taux de récupération des nuitées par rapport à la même période de 2019 a atteint 104% en termes de nuitées EHTC, il est essentiel de noter que cela ne signifie pas nécessairement que l’industrie touristique marocaine est revenue à son niveau d’avant la pandémie. En effet, une grande partie de cette récupération pourrait être due à des tarifs réduits pour attirer les touristes, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les recettes à long terme de l’industrie.

En termes de destinations, Essaouira a affiché le taux de récupération le plus élevé par rapport à janvier-février 2019, soit 114%, suivi de Tanger, Rabat et Marrakech avec 113% chacune. Bien que cela puisse sembler encourageant pour ces villes, il est important de noter que ces résultats peuvent être en grande partie dus aux mêmes facteurs qui ont influencé la hausse globale des nuitées dans le pays.

Enfin, bien que les recettes voyages en devises générées par l’activité touristique des non-résidents au Maroc aient augmenté de +51% par rapport à la même période en 2019, atteignant 16 milliards de dirhams (MMDH), cela ne garantit pas que l’industrie touristique marocaine est en bonne santé à long terme. En effet, cette augmentation pourrait être en grande partie due à la forte baisse de l’année précédente, et il est important de noter que ces recettes sont également susceptibles de diminuer une fois que les restrictions de voyage seront levées et que les touristes auront plus d’options pour choisir leur destination.

En fin de compte, bien que les chiffres de l’Observatoire du tourisme du Maroc semblent indiquer une reprise de l’industrie touristique, il est important de ne pas se laisser aveugler par ces chiffres et de se concentrer sur la durabilité à long terme de cette tendance. Le Maroc doit mettre en place des stratégies pour encourager les touristes à visiter le pays pour des raisons autres que la fermeture de leurs frontières et des tarifs réduits. De plus, il est essentiel que l’industrie touristique marocaine ne mise pas tout sur une reprise post-pandémie et prenne des mesures pour se préparer à des changements futurs dans les préférences des touristes et les conditions économiques. Si elle ne le fait pas, l’industrie touristique marocaine risque de souffrir à long terme, avec des conséquences négatives pour l’économie du pays dans son ensemble.