Espagne Maroc: Yolanda Diaz, la ministre espagnole du Travail et vice-Première ministre, s’est exprimée en faveur du peuple sahraoui et du respect de la légitimité internationale dans le récent processus de décolonisation en Afrique. Lors d’une interview télévisée, Diaz a mis en lumière sa position de soutien à la cause sahraouie et critiqué l’approche de l’actuel Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, envers le Maroc.

La ministre a souligné que le respect du droit international et des droits de l’homme doit primer dans la relation entre l’Espagne et le Maroc. Elle a rappelé que, bien que le Maroc soit un voisin important, il ne faut pas oublier que le régime marocain est perçu comme une dictature, selon ses dires.

En tant que figure politique influente en Espagne, Yolanda Diaz se positionne donc clairement en faveur d’une politique plus respectueuse de la légitimité internationale et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en l’occurrence le peuple sahraoui.

 La rupture de l’accord entre Pedro Sanchez et le Roi Mohammed VI

Interrogée par le journaliste espagnol Jordi Evol sur sa position concernant le Sahara Occidental et l’approche de Pedro Sanchez en soutenant Rabat dans sa politique expansionniste, Yolanda Diaz n’a pas hésité à affirmer qu’elle romprait l’accord avec le Maroc si elle devenait Première ministre. Elle a tenu à souligner qu’elle était « très claire » sur sa position et qu’elle violerait « sans aucun doute » l’accord conclu par Sanchez avec le roi du Maroc, Mohammed VI.

Cette déclaration montre une volonté ferme de la part de Yolanda Diaz de s’opposer à la politique actuelle de l’Espagne vis-à-vis du Maroc et du Sahara, et de revenir sur les engagements pris par Pedro Sanchez, si elle accédait à la fonction de Première ministre.

 La reconnaissance par Pedro Sanchez de la marocanité du Sahara

Accord entre Pedro Sanchez et Mohammed VI

En mars 2022, la Cour royale marocaine avait publié un communiqué faisant référence à une lettre du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez adressée au roi du Maroc Mohammed VI. Dans cette lettre, Madrid considérait l’initiative marocaine « d’autonomie » pour résoudre le conflit du Sahara comme « la base la plus importante de sérieux, de réalisme et de crédibilité pour régler le différend ».

Cette reconnaissance par Pedro Sanchez de la marocanité du Sahara contraste fortement avec la position exprimée par Yolanda Diaz, qui plaide pour un soutien au peuple sahraoui et à la décolonisation en Afrique. Cette divergence d’opinion au sein du gouvernement espagnol souligne les enjeux politiques et diplomatiques autour du Sahara Occidental, et pose la question de l’avenir de la politique espagnole dans la région.

Les conséquences diplomatiques de la déclaration de Yolanda Diaz

Les propos de Yolanda Diaz pourraient avoir des conséquences sur les relations diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc. Cette déclaration risque d’accroître les tensions entre les deux pays, qui ont déjà connu des moments difficiles dans leur histoire commune, notamment en raison du conflit au Sahara.

Le Maroc pourrait percevoir cette déclaration comme une ingérence dans ses affaires internes, et cela pourrait inciter Rabat à adopter une position plus ferme vis-à-vis de l’Espagne. En revanche, la position de Yolanda Diaz pourrait également galvaniser les soutiens internationaux en faveur du peuple sahraoui et d’une solution pacifique et respectueuse du droit international au conflit du Sahara.

 L’impact sur les relations entre l’Espagne et l’Union européenne

La position de Yolanda Diaz pourrait également avoir des répercussions sur les relations entre l’Espagne et l’Union européenne (UE). En effet, l’UE entretient des liens étroits avec le Maroc, notamment en matière de commerce, de sécurité et de coopération sur les questions migratoires.

Si l’Espagne, sous la direction d’une éventuelle Première ministre Yolanda Diaz, devait prendre des mesures contre le Maroc, cela pourrait créer des tensions au sein de l’UE et compliquer la coopération entre les membres de l’Union sur des questions clés. Cependant, cela pourrait également encourager un débat au sein de l’UE sur la manière de gérer les relations avec le Maroc et sur la nécessité de privilégier les droits de l’homme et le droit international.

enfin Il est essentiel que les acteurs internationaux, dont l’Espagne, s’engagent à promouvoir le dialogue et à respecter les principes du droit international, malgré les défis et les divergences d’opinion entre les responsables politiques.